samedi 15 décembre 2012

Critique de la conception numérale

- Appel à la résistance contre la tyrannie des nombres - 

C'est une menace invisible, nul ne peut la voir, ni même l'entendre. Mais on peut toutefois ressentir son étreinte. Ce dont il est question ici c'est de l'omnipotence des nombres dans nos existences. 

Depuis la création des nombres ordinaires et cardinaux par le peuple Babylonien, l'arithmétique n'a cessé de progresser vers des procédés de calcul à la valeur probante très contestable. Si bien qu'au fil des siècles, l'Humain a fini par instaurer à l'échelle des sociétés post-modernes un véritable "totalitarisme des nombres". Et ceci est mon postulat, en ma qualité de postcurseur de la révolte, contre la dictature des nombres, et pour la défense du Verbe, du vrai, avec un grand V.

Nos pauvres existences ne se réduisent qu'aux nombres. Nous ne sommes définis que par des ceux-là, que ce soit pour notre age : "Alors ça te fait quel age ? Je veux pas en parler ça me déprime", ou encore par notre cursus scolaire,  dont le "Bac+ 1, 2, 3 ...8" qui est le point focal du marché de l'embauche. "Comment ? Vous dites que vous êtes très motivé, et que vous pouvez compenser votre manque de diplôme par votre expérience ? Ahahaha... Suivant !" (Et ce n'est pas un sketch de l'émission On ne Demande qu'A en Rire, elle même basée sur un système de notation de l'humour...) 
Qui n'a pas vécu au moins une fois ces scènes de la vie quotidienne ?


Mais avant d'en arriver à ce point, il faut franchir le passage tortueux du parcours élémentaire. Car dès notre plus jeune age, nous sommes confrontés à un système de notation totalement arbitraire. 

Les notes nous suivent toute notre vie, et les professeurs d'écoles les utilisent en sanctionnant tout récalcitrant qui résisterait à ce système de formatage organisé par les classes dominantes. On est soumis aux normes des élites et si on tend à s'éloigner de celles-ci, la sanction tombe. (Voir l’œuvre de Pierre Bourdieu ).


Ainsi l'institution scolaire produit des légions de semi-illettrés qui égarent leurs plumes dans la sombre vallée des approximations syntaxiques, ou au mieux, pour la plupart, se heurtent à des écueils orthographiques.
Et si il fallait désigner un coupable : LA GRAMMAIRE
Véritable cheval de Troie envoyé par les sciences mathématiques au Royaume des Lettres. En conséquence, des générations traumatisées par l'apprentissage de cette science répulsive, à coup de complément d'objets directs, de compléments circonstanciels, de groupes nominaux subordonnés...
Dans ce mode d'idée, un seul a osé s'opposer à cette machine destructrice en tant que candidat à la magistrature suprême. Philippe Poutou, le Che Guevara de la Gironde idéalise même une société sans note, sans classement et sans sélection pour faire prévaloir "l'apprentissage de la culture et du respect humain". (Replay) Cet authentique anticapitaliste n'admet pas non plus l'outrageuse domination des banques. À juste titre.

Les élites mondialisées nous volent avec des formules de mathématiques dites "appliquées" et nous trompent par des données chiffrées. C'est un pillage organisé à l'échelle mondiale avec l'appui des sondeurs au sein des médias qui réalisent des sondages ayant pour effet d'altérer la réalité de l'opinion publique. Et cela tout étant légitimé par des outils statistiques.
Réalisé en 1911 et toujours d'actu

"L’opinion publique telle qu’elle est enregistrée par les sondages d’opinion est le plus souvent un artefactLes sondages d’opinion produisent plus d’opinions publiques qu’ils ne la mesurent" (Pierre Bourdieu)

 "Il y a trois sortes de mensonges : les mensonges, les sacrés mensonges et les statistiques". (Mark Twain)



Ce phénomène est d'autant plus visible dans nos médias. Prenons par exemple la série dramatique "Numb3rs", une tentative d'aliénation culturo-américano-proxo-numérologique par excellence. Cette série met en scène des matheux qui résolvent des crimes, et ceci est un concept plus fallacieux que novateur. Car dans un programme de M2 "Criminologie", fait-on référence à des matrices, des flux prèvisionńels ou à des algorithmes différenciés ? Et bien non. Numb3rs est d'ailleurs nommée au Québec "La Loi des Nombres". Coïncidence ?



Non, car certains ont bien compris que nous étions frappés de plein fouet par la Crise de l'étymologie, sans commune mesure avec leur crise économico-financière. C'est-à-dire que l'on renie l'étude du sens profond des mots et de leurs significations concrètes. Nos sociétés ont grand besoin d’étymologistes, ainsi nous verrions l’avènement de ce qu'on appellerait "l'étymolocratie" où la dialectique prédominerait. Et le verbe retrouverait enfin ses lettres de noblesse pour ainsi dire.

Par ailleurs, force est de constater que les plus grandes théories ne sont pas issues de calculs. Il n'y a qu'à observer les théories démocratiques (élaborées par les Jean Bodin, Thomas Hobbes, Montesquieu...) et leurs conséquences : l'évolution des régimes, consécration des droits et libertés fondamentaux, justice...

Comparé à la formule de la fission nucléaire induite :
{}^{235}_{92}\mathrm{U} + {}^1_0 n \rarr {}^{236}_{92}\mathrm{U} \rarr X + Y + k ~ {}^1_0 n
ajoutez à ça du plutonium et vous obtenez la bombe atomique et l'énergie nucléaire. Les Japonais ne vous remercient pas, vous, les chimistes fous

En parlant de chimistes fous, à quoi sert la théorie de la relativité du temps d'Einstein ?  À démontrer que le temps passe moins vite en Alaska qu'à Kuala Lumpur ? Génial...
Le mec du siècle, 
récompensé pour l'ensemble 
de son oeuvre, et surtout 
pour avoir donné son titre 
à l'émission de mac Lesggy : 
On a les idoles qu'on mérite

Newton : un mec timbré ?
Et Isaac Newton avec sa loi de la gravité qui est initialement une loi naturelle. Newton est en quelque sorte, avec Charles Darwin, le précurseur de la "scientifisation" des phénomènes naturels, en particulier du fait de la réflexion de l'homme sur son existence, ce qui a conduit à l’avènement des sciences dites "exactes". À l'image de l'Économie : une science d’escrocs par excellence. Les économistes, ces intermittents du spectacle dotés d'un doctorat pour officialiser leur statut, seraient-ils coupables de l'accroissement du déficit abyssal des Etats du sud ? Sans nul doute, Paul Douglas et Charles Cobb ont peut être excellé aux échecs et au backgammon mais on ne saurait les créditer d'avancées majeures pour l'Humanité.


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"Nous le peuple, esclaves des chiffres nous demandons à nous affranchir des nombres"

(Proposition d'amendement pour la Constitution américaine du 17 septembre 1787)

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