vendredi 28 février 2020

Top 5 des vrais sujets que n'aborderont pas vraiment nos candidats

RETROSPECTIVE : LA PRESIDENTIELLE DE 2017
(On avait juste oublié de publier cet article à l'époque...).

Avant-propos : Emmanuel Macron a été élu président de la République à 39 ans seulement. Il a été présenté par les médias comme le "libérateurs des énergies" et le pourfendeur de "l'ancien monde". Trois années plus tard, on se rend bien compte que de recruter des députés sur Indeed et de vouloir gérer la France comme une banque d'affaires, eh bien... C'est pas terrible.

Mais franchement, à quoi tu t'attendais de la part d'un ancien "collaborateur" de la banque Rotschild qui s'est levé pendant quatre ans tous les matins en se demandant : "comment vais-je rendre mon client riche encore plus riche ?". 

Y'a pas à dire, l'ENA est vraiment la meilleure école de commerce de France.

Bref, back to past :

"2017. Cette année est celle du Brexit, du renoncement de Hollande et de l’élection de Donald Trump : mais où va le monde ?". 


Voilà une accroche bien racoleuse digne des grandes heures du Huffington Post. On tient toutefois à vous rassurer (SPOILERà : après la série d'évènements mentionnée en sus, il ne se passera... absolument rien. En effet, les progrès d'hier feront-ils place aux régressions de demain ? On vous répond.

Pour commencer, au sommet de la chaîne alimentaire des hypocrites trône glorieusement notre ex-premier ministre. Effectivement, ce bon Manuel Valls a déclaré à la fin d'une interview sur le bon vieux grill d'Elkabbach que "la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale sera un thème qui animera notre action après 2017". Bonne initiative, mais on se demande pourquoi cela n'a pas été sa préoccupation pendant ses 5 ans de règne. Après nous avoir enfumé avec des débats identitaires sur le burkini, le voile à l'université ou sur la déchéance de nationalité, ce noble Manu aurait très bien pu se défroquer, montrer son dèrche face caméra avant de nous faire un bras d'honneur que c’eût été pareil. Et à l'heure où on parle, Manolo vient tout juste d'annoncer la suppression du 49.3... 

Bref, l'identité nationale est un thème simple et pas cher donnant l'air badass pour qui s'improvise défenseur de la République. Mais le très ringard Manuel Valls, Manuel Carlos Valls Galfetti de son état civil, n'est pas le plus virulent sur le terrain du fascisme ordinaire. Au moins le plus sournois.
Donc la lutte contre la pauvreté, d'accord... On est sur la bonne voie. Mais quoi d'autre ?

1/ Le "désordre judiciaire"

Pour reprendre le terme de Gilbert Collard tiré du titre de son ouvrage, à la période où il pouvait demander à ce qu'on l'appelle "maitre" sans que ce soit raciste. Gilbert, voulait expliquer que les juges sont trop peu nombreux dans les juridictions et n'ont pas assez de moyens. Donc les délais de traitement des dossiers sont bien trop longs.
La justice n'est absolument pas le premier budget de l'État. Et tous les rapports de l'OCDE accablent cet état de fait et les avocats sont d'accord pour admettre que les gouvernements assèchent volontairement la justice pour refroidir les gêneurs.
Tant pis. Au greffe du Tribunal de Grande Instance de Bobigny on continuera à se partager deux stylos Bic pour tout un service.


2/ La bulle financière

Une infamie. Ni la méprisante droite française, ni la très hypocrite gauche n'en parlera. La déclaration d'intention "mon ennemi c'est la finance" du candidat vainqueur de 2012 est restée lettre morte. François a juste mis un point d'honneur à placer une parole gauchisante pour récupérer un maximum de voix. A ce moment là, ses électeurs ne se doutaient pas que la taxe promise sur les transactions financières restera de l'ordre du fantasme. Mais non, Hollande n'est pas le Roosevelt qui a séparé les activités d'épargne des particuliers et de spéculation pour protéger les épargnants. Non, on se rappellera de Hollande, président normal, dans l'Histoire comme de Guy Mollet.


3/ Redéfinir les actions prioritaires des régions

Pour écarter les migrants en Picardie, pour mettre vainement 1 milliard dans le réseau ferroviaire en IDF, ou pour subventionner des armes de poing à destination des policiers municipaux en PACA, il y a du monde. Mais pour parler référendum d'initiative locale (le pouvoir au peuple) afin de se concentrer sur les vrais problèmes, il n'y a plus personne. Qu'ils continuent à teinter leurs projets de populisme et à faire plus dans l'esthétique que pour le pragmatique, et nos élus locaux finiront par tremper dans le goudron.

4/ La pression fiscale à la française

Certes, les impôts servent en grande partie à financer notre système social au demeurant inégalé dans le monde. Mais il sert aussi à soudoyer l’électorat avec des baisses d'impôts juste avant les élections. De même qu'ils servent, en majeure à partie, à payer une hypothétique dette publique pour laquelle le contribuable ne s'est jamais engagé in personam. Oui, cette fameuse dette publique qui a obsédé FH et l'a poussé à gérer le pays comme sur Sim City 2000. C'est-à-dire dire en faisant comme ses conseillers lui disent de faire et en abordant les questions économiques au seul gré des données statistiques. -"J'augmente la TVA de 2 points et j'abaisse le taux de la 3e tranche de l'impôt sur le revenu et je verrai ce qui se passe". En vrai, ce n'est pas Manuel Galfetti qui commandait le gouvernement mais l'INSEE.
5/ Le statut de la presse

Le saviez-vous ? 10 milliardaires possèdent 90% des médias en France. Les débats d'intérêt public comme la désuétude de la Ve République, l'état de l'indice de développement humain, ou les perturbateurs endocriniens, sont à peines évoqués dans les médias de masse. Aucune distinction non plus entre presse people et journalisme d'investigation sur nos chaînes. On regrettera d'avoir, non rarement, un sujet au JT sur la sex-tape de Mathieu Valbuena suivi d'un sujet sur les massacres d'Alep. Ou l'ascenseur émotionnel entre deux pages de publicités. L'information n'est plus qu'un produit à vendre...

Franchement, quel candidat osera proposer la fin des subventions d'Etat aux organes de presse condamnés pour des délits comme celui d'incitation à la haine raciale ? (Cc Valeurs actuelles et Minute).





A force de silence et de complaisance, nos politiques dirigent le pays vers une bien terne stagnation. Ils se rêvent tous en De Gaulle et désirent avoir leur nom sur de grandes avenues parisiennes. Or nos candidats n'ont en ni le swagg, ni le courage.






Aussi : la composition du Parlement, la pertinence des institutions européennes, l'activité des agriculteurs, un protectionnisme intelligent, la création d'une ONU hors d'atteinte de la diplomatie américaine, les perturbateurs endocriniens dans ta boite de thon

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